PHILOSOPHIE

 

POUR NOUS, NOTRE ART EST DONC UN ACTE PAR LEQUEL NOUS TRANSPORTONS,

NOUS TRANSCRIVONS DANS LA MATIERE UN REFLET DU MONDE EXTERIEUR ET INTERIEUR.

C’est la clé même de la nature de l’œuvre


 

 

Nos œuvres ne sont pas une résurgence anachronique de superstitions archaïques, mais bien un phénomène neuf, contemporain lié à la crise de l’Occident. Elles sont le point de départ d’une quête qui élargit son objet et son ambition à la recréation amoureuse d’un monde. Nous nous occupons de ce dont peu de personne ne s’occupe.

Nous nous libérons de l’esthétique de notre temps. La réalisation du grand œuvre requiert une certaine solitude, nous devons sortir de la mentalité collective pour aborder notre secret. Lorsque nous sculptons, nous essayons de rompre les limites que nous impose la raison, nous luttons pour échapper à la fuite du temps que nous abolissons sans cesse en dressant des pierres que nous glyphons, une matière plus stable et plus durable que la mémoire. Nous tentons de faire rentrer dans le visible ce monde invisible.

Ce secret nous cherchons à en donner l’équivalence lisible dans les pierres glyphées et à les faire éprouver à ceux qui les déchiffreront.

LES PUISSANCES INVISIBLES TRACENT DES MARQUES

NOUS NOUS DONNONS LA POSSIBILITE DE NOUS RELIER

AVEC CE SOUFFLE VITAL QUI ANIME 

TOUTES LES FORMES VIVANTES SANS DISTINCTION

 

Nous recopions les traces laissées sur le sol humide par les pattes des oiseaux, nous écoutons les suggestions des pierres mises en scène par le cycle lumineux du soleil et des ombres.

Lorsque nous sculptons, notre énergie doit traverser le rocher conférant au travail de la massette une énergie procréative vivante, rebondissante, et notre ciseau, la résonnance correcte. A partir de là, la vitalité procréative, peut-être contemplée par une quiétude profonde qui vient de l’intérieur. La résonnance de l’énergie est visible à l’intérieur du rocher, nous extirpons la vertu du bloc. Nos massettes et nos ciseaux équilibrent force et faiblesse, ils ne doivent pas se balader sans but sur le rocher autrement l’esprit et la forme se dissolvent.

 

Nos œuvres ont trois missions essentielles.

Réinstaurer les mythes des origines, entretenir l’ordre cosmique au quotidien, figuré par l’axe vertical solsticial est-ouest, créer le lien laïque et spirituel dans la cité figuré par l’axe horizontal équinoxial nord-sud.

C’est de la science ancienne dont il s’agit, synthétique de par sa nature un ensemble de doctrine comprenant les lois suprêmes qui président à la manifestation des mondes et de nous-mêmes y sont sculptées, (exposées).

Ces connaissances embrasent tous les rapports de l’homme avec la nature, ces doctrines sont basées sur le grand axiome sacré de l’unité de tout. Le but d’acquérir ces connaissances et d’accélérer l’évolution du sage, ce qui nécessairement présuppose celle de la loi d’évolution.

 

Conserver à la pierre son expression propre, c’est le cas de l’œuvre du sculpteur Suisse Hans Aeschbacher de l’américain James Rosati, de L’Allemand Marx Ernst, celui-ci disait dans une lettre écrite à Moloja en 1935.

 

" Alberto, le Giacometti et moi sommes affligés de scultpturisme. Nous travaillons sur des roches de granit prises dans la moraine du glacier Forno, merveilleusement poli par le temps, le gel, les intempéries, ils ont naturellement une beauté fantastique, aucune main humaine ne peut arriver à cela, pourquoi ne pas laisser la nature faire l’essentiel du travail et nous contenter de graver sur ces pierres les ruines de notre propre mystère."

 

 

TROIS CHOSES ENRICHISSENT L'ŒUVRE,

LES MYTHES, LE POUVOIR POETIQUE

ET UNE PROVISION DE VERSIFICATION ANCIENNE

 

La tradition de la sculpture que nous pratiquons est basée sur des principes magiques dont les rudiments furent enfermés dans un enseignement ésotérique pour des siècles et qui furent pourtant peu a peu mutilés, discrédités et oubliés.

Nous restituons les rudiments perdus et les principes de magie poétique.

Ainsi à l’intérieur de nos œuvres sont ingénieusement dissimulées les fils d’Ariane de cet ancien secret.

En Occident l’idée de création est toujours vécue comme étant une œuvre sortant du néant et se démarquant de tout ce qui la précède par une rupture souhaitée et recherchée. Dans nos œuvres, au contraire, l’œuvre n’est pas dans la création d’éléments nouveaux, jamais vu, mais dans l’agencement original d’éléments connus et répertoriés. Qu’importe l’authenticité de l’œuvre si la reproduction qu’on en a faite est dotée du même pouvoir d’évocation.

Nous ne cherchons pas à faire une œuvre originale, personnelle, mais à agencer des signes connus selon des codes préétablis. Qu’importe alors si nous répétons toujours les mêmes glyphes (gravure), que les anciens maîtres aient repris toujours les mêmes thèmes déjà glyphés (sculptés) par mille autres ciseaux si nous arrivons à transmettre a ceux qui regardent non la réalité mais son effet.

Nous envisageons le signe comme une duplication parfaite de ce qu’il représente. Le signe acquiert alors les propriétés de la chose représentée, il devient efficace par lui-même, c’est là justement une des ambitions des glyphes. Les glyphes ne sont pas des images qui représentent le cosmos, ce sont des signes qui les rendent présents. L’idée est que les processus dont les glyphes rendent compte ne sont pas que des symboles, voir des archétypes mais une duplication des processus même qui sont à l’œuvre dans l’univers.

 

Nous construisons des œuvres sur l’éternité car l’éternité ne déçoit pas ses audacieux amants.

 

Nous ramenons le travail (1) de la sculpture à l’essentiel, à ses fondations. La sculpture est alors accomplie au-delà de la rationalité. Notre art doit continuer à explorer des lieux où l’on ne l’attend pas avec un souci de toucher la population et de construire un lien censé et sensible au territoire. Exister poétiquement face à cette ‘‘misère symbolique’’, créer des troubles ou des chocs poétiques, en faisant vaciller l’ordinaire et en cherchant à toucher les hommes et les femmes qui y passent, y vivent, y travaillent.

 

"L'Homme apparaît et disparaît, il laisse par l'intermédiaire des arts libéraux une marque durable dans cet espace qui lui survit".

Friedrich Nietzche.

 

Le penchant pour le merveilleux inné à tous les hommes en général, notre goût particulier pour les impossibilités, l’inquiétude de notre scepticisme habituel, notre mépris pour ce que nous savons, et notre respect pour ce que nous ignorons. Voilà les mobiles qui nous ont engagés à construire des espaces imaginaires.

Parmi d’autre :

‘‘L’ERRE DE LA COMPAS-RAISON’’,

Belvédère de la Duchère 69, Lyon 9ème 1993/ 1997.

‘‘LE JARDIN DES 9 DAMOISELLES’’, Vaison-la-Romaine84/1997/2000/2005.

‘L’ERRE DU TCHIER DE BOREE’’, Borée 07 Ardèche 2005/2008/2011 

 

Chaque détail y est significatif, il ne dépend pas de notre humeur et de nos fantaisie arbitraire, mais résultent de plusieurs siècles d’expériences ; il s’agit d’un langage conventionnel, fait de symboles aussi précis que le langage des formules mathématique, ou non seulement chaque signe à son sens, mais ou également sa position à l’intérieur de l’espace formulé détermine sa valeur.

Nous transmettons des messages riches de plusieurs applications. Un lien qui unit l’art sacerdotal et l’art royal a l’art des constructeurs Pontifex (2) véritable tradition initiatique.

L’œuvre d’art jaillit de la source d’un savoir théologal transmis d’initiés à disciple depuis le commencement du monde. Nous nous le transmettons (3) pour ainsi dire de la main à la main.

Une tradition primordiale qui unit le présent au passé et qui doit se continuer du présent vers l’avenir



(1) Le grand travail de l’artiste s’exprimait en Grec par le verbe daïdalein et Dédale, l’artiste par excellence est le créateur de cet inextricable labyrinthe où se perdent tous les hommes, hormis celui qu’Ariane à doter de son fil, fil merveilleux qui guide dans les ténèbres celui qui va s’y égarer

 

(2) Pontifex: C’est encore une fonction du ‘’Pontificat’’ que d’assurer le passage ou la transmission traditionnelle d’un cycle à l’autre. La construction de nos œuvres à le même sens que celle d’un pont symbolique car tout deux sont également destinés à permettre le passage des eaux qui a d’ailleurs des significations multiples

(3)Transmission : est composé de "trans" : changement, transfert et de "mission", projet, action à effectuer, devoir. La transmission pourrait ainsi se résumer à l’action de faire voyager chez autrui un projet qui nous dépasse

 



PHILOSOPHY

TO US, OUR ART IS THUS AN ACT THROUGH WHICH WE TRANSPORT,

TRANSCRIBE A REFLECTION OF THE INNER AND OUTSIDE WORLD IN THE MATTER.

That is the key itself of the work’s essence

 

Our works are not an anachronistic resurgence of archaic superstitions, but a new and contemporaneous phenomenon, related to the crisis of the West. They are the starting point of a quest that enlarges its object and its ambition to the passionate recreation of a world. We take care of what very few people take care of.

We liberate ourselves from the aesthetics of our time. In order to achieve the great piece, we need a certain solitude. It is necessary to extract from collective mentality to approach our secret. When we sculpt, we try to go beyond the limits imposed by reason, we fight to escape the flight of time that we abolish constantly by drawing up rocks that we sculpt with painted symbols, a material more stable and long-lasting than memory. We attempt to welcome the invisible within the visible world. That secret, we attempt to give it an equivalence that is legible in the sculpted rocks and to enable them to be felt by those who decipher them.

 

THE INVISIBLE POWERS DRAW MARKS

WE GIVE OURSELVES THE POSSIBILITY TO CONNECT WITH THAT VITAL BREATH THAT DRIVES ALL LIVING FORMS WITHOUT DISTINCTION

 

We imitate the marks left by bird’s feet on the humid ground, we listen to the rock’s suggestions, staged by the luminous cycle of the sun and shadows.

Whilst we sculpt, our energy has to enter the rock conferring a lively procreative energy to the sledgehammer’s work and an adequate resonance to the chisel. From there, the procreative vitality can be contemplated by a deep tranquillity that comes from the inside. The energy’s resonance is visible inside the rock, we root out its power. Our sledgehammers and chisels balance strengths and weaknesses, they should not wander without an objective, otherwise the spirit and the shape disappear.

 

Our works have three main missions: restore the original myths, maintain the cosmic order in everyday life, allegorically the vertical east-west solstice axis, and create the secular and spiritual link in the city, allegorically the horizontal north-south equinox axis.  It is an ancient science, synthetic due to its nature. A set of doctrines, comprising the supreme laws that chair the expression of the worlds and of ourselves, are sculpted, exhibited in our works. This knowledge embraces all the relations of humans with nature, and the doctrines are based on the great sacred axiom of unity. The aim of acquiring this knowledge is to accelerate the evolution of the wise man, which automatically assumes that of the law of evolution .

 

Enable the rock to preserve its own expression, it is the case of the works of Swiss sculptor Hans Aeschbacher, the American James Rosati and the German Marx Ernst, that wrote in a letter to Moloja in 1935:

 

“Alberto, the Swiss Giacometti and I are distressed by sculptors. We work on granite rocks extracted from the moraine of the Forno glacier, beautifully polished by time, frost and bad weather. They naturally possess a fantastic beauty that no human hand can recreate. Why not leave nature do the fundamental work and be satisfied with engraving these rocks with the ruins of our own mystery.”

 

 

 

THREE THINGS ENRICH THE PIECE,

MYTHS, POETIC POWER

AND A PROVISION OF ANCIENT VERSIFICATION

 

The sculpting tradition that we practice is based on magical principles whose fundamentals were kept in an esoteric practice for centuries and nevertheless slowly but surely damaged, discredited and forgotten. We reproduce the lost rudiments and the principles of poetical magic. That way, the Ariane’s thread of this ancient secret is ingeniously hidden in our sculptures.

In the West, the act of creation is always experienced as something that should arise from nothingness and a sought for and desired differentiation from everything else that has come before. It is just the opposite in our sculptures which are not the creation of new elements, of never seen before, but rather an original disposal of known and listed elements. The authenticity of the piece does not have any importance if the reproduction contains the same invocation power. We do not aim to do something unique, personal, but to reorganize known symbols according to pre-established codes. If what is transmitted to those who observe the piece is the effect of reality, and not the reality in itself, then it does not matter whether the same engravings are constantly repeated, and that the Masters of this art always re interpret themes that have already been sculpted by thousands of other chisels.

We consider the symbol as a perfect duplication of what it represents.  It then acquires the properties of what is being represented, and becomes efficient by itself. That is precisely one of the ambitions of painted symbols. They are not images that represent the cosmos, but symbols that make the cosmos present. The idea is that the process that the painted symbols offer is not only symbolic or archetypal but a duplication of the processes themselves in application in the universe.

 

We build pieces of art on eternity because eternity does not disappoint its audacious lovers.

 

We bring the work of art (1) back to the essential, its origins. Sculpture is then carried out beyond rationality. Our art has to continue exploring places where it is not expected with the aim of inspiring the population and building a sensitive and sensible relationship with the territory. Existing poetically facing this “symbolic misery”, create disruptions and poetical chocks, by making the ordinary vacillate and aiming to inspire men and women that pass through, live and work there.

 

“The Human being appears and disappears, leaving behind him a durable trace in the surroundings that survives him through liberal arts”.

Friedrich Nietzche    

 

The following are the reasons that committed us to building imaginary spaces:

Our attraction for the marvellous that naturally lies within all human beings in general, our particular taste for impossibilities, the anxiousness of our usual scepticism, our contempt for what we know and our respect for what we ignore.

 

Among others :

“L’ERRE DE LA COMPAS-RAISON”,

Belvedere of La Duchère 69, Lyon 9th, 1993/1997.

 

“LE JARDIN DES NEUF DAMOISELLES”,

Vaison-la Romaine 84, 1997/2000/2005.

 

 ‘‘L’ERRE DU TCHIER DE BOREE’’, 

Borée 07, Ardèche 2005/2008/2011.

 

Every detail is significant, and none depend on our mood or our arbitrary fantasies but result from various centuries of experience. It is a conventional language made of symbols as precise as the language of mathematical formulas, in which not only every sign has its meaning, but also its position within the created space determines its value. We transmit messages rich of various applications. A relationship that unites sacerdotal art to Royal art of the Pontifex builders (2), a true initiation tradition.

 

The work of art arises from a divine knowledge, transmitted by initiate to disciple since the world begun. We transmit it (3), so to say, from hand to hand.

It is a fundamental tradition that unites the past to the present and that has to be passed on from the present to the future.

 

(1)((1) The Greek verb to express the artist’s sacred work was “daïdalein” and Daedalus, the archetype artist, is the creator of this inextricable labyrinth in which all humans get lost, except the one Ariane endowed of her thread, her extraordinary thread that guides into darkness whoever wanders into it.

(2)  (2) Pontifex: another role of the “Pontificate”to ensure the traditional transition or transmission from one cycle to another. The construction of our pieces of art have the same meaning of a symbolic bridge as both are destined to enable the passage of waters, which by the way has various meanings.

(3) (3) Transmission: is composed of trans, which means change, transfer; and mission, which means project, action to be carried out, duty. The transmission could thus be summarized as the action of making a project beyond our understanding travel to others.